L'écharpe tient ta solitude au chaud
L'écharpe et le pull et le manteau
Une manche achetée la deuxième gratuite
Un bras tendu vers toi l'autre au moindre prix
Les mendiants ne font pas de bonnes affaires
Ces temps-ci
Il y a des lueurs et des paillettes et des tintement de cloche
De vieilles mélodies sonnées tous les douze mois des paroles d'évangile
"Coupe ton manteau à cinquante pourcents
Et vends-le"
"Un tu l'auras vaut mieux que deux prêtés à taux variable "
"Et surtout, faites de vos marchés des maisons de prière "
A ces mots tous s'agenouillent pour
Lire les étiquettes sur les rayons du bas
Maintenant le jour tombe et
Ne tombe pas
Les cartes de crédit sont la nuit mosaïque
Et les enseignes, des astres pulsatiles
Tu relèves ton col fermes les yeux
Des rennes d'enfance défilent et la neige tombe sur chidakash
Noir dehors blanc dedans
Image vraie à la jonction des paupières
Tu rouvres l'objectif
Neuf mille pixels offerts pour chaque capture
Provisoire de la réalité
A l'intérieur la neige est douce et synthétique
Dehors le soleil brille brille brille
Le collier de fleurs en tissu tient ta
Solitude au chaud
La prend à la gorge et sentant à peine la délicieuse pression du j'y peux rien sur ton larynx tu t'enivres des
Parfums du bonheur
Les mendiants dorment sans couverture de quoi se plaint-on
A bien y entendre, de rien
Certaines fragrances paralysent la langue
Un mot ravalé une phrase de révolte offerte
Recyclage garanti dans la prochaine réclame
Et pourtant des sourires
Et pourtant de l'amour
Et pourtant des baisers fougueux
Et pourtant des intentions pures
Et pourtant de la petite monnaie
Et pourtant
Le froid appelle le chaud
Tes mains sur la tasse de chocolat, ton front brûlant sur la paroi de verre, la buée du souffle sur la vitrine miroir de la rue
La larme sur ta joue de cire
Tu es ce cœur battant ce cœur-ci dans ce monde-ci
Tu sais l'unicité des choses
Tu sais la valeur de chaque battement
De chaque main effleurée
De chaque étreinte
Tu sais
"Un monde acheté un monde offert"
"Un monde acheté un monde offert"
"Un monde acheté
Un monde offert"
Tu sais
Reconnaître les fausses promesses
Tu ouvres le rideau de la rue marchande
T'engouffres dans les coulisses du monde
Tu presses le pas
Tu as rendez-vous
