Le contraste est servi autant que faire se peut par la mise en scène, dont l'un des principes est d'éviter la redondance ou l'illustration réaliste du texte. On pourra par exemple pointer un doigt "là-bas" tout en prononçant la parole "ici". En effet, il appartient à l'acteur de créer sur scène le monde, de façon performative. L'acteur (comme le fait Juliana Galdino dans son travail) emmène le spectateur dans des mondes de sensations étranges et toujours surprenantes.
La place du récit dans cette dramaturgie est forcément, sinon secondaire, du moins parallèle à la place de la forme, qui constitue elle-même, dans ce type d'écriture, un contenu. Le récit tend à exprimer la recherche de renouvellement de l'expérience humaine. Ainsi, Reine de pluie évoque l'expérience du voyage déshumanisant contemporain, et cherche à aborder, par différents biais, l'explosion des vitesses de déplacement des humains et les conséquences sur la conception de la vie, de l'amour, du travail. Le texte cherche, autant que faire se peut, à traiter d'événements ou de sensations qui sont du domaine de l'étrange, du non connu, du non nommé linguistiquement.
Cette dramaturgie vise donc à faire vaciller la perception de la réalité en y proposant des entrées inédites et des histoires qui voudraient la renouveler.
Source des illustrations : http://anailserdz.blogspot.be/2013/03/unidad-5-dinamica-de-contraste.html et http://www.infovis.net/printMag.php?num=126&lang=2