La suppression de la gare de Bruxelles Midi
On dirait un titre de roman
Comme
La chute du British Museum
Le procès des hédonistes de Coxyde
La disparition de Rose Vandemeersch
Ou encore
La dissection des poissons-chats
C'est pas mal la
Suppression de la gare de Bruxelles Midi
Recouverte peut-être de neige
Et provoquant par effet d'Albedo
Une épidémie de cécité des neiges
Le gare pas vraiment ne serait disparue mais
A nos yeux, si
(rayon poésie)
Ou bien
La suppression de la gare de Bruxelles Midi serait la
Disparition de Rose Vandemeersch
Une suppression polar dans un roman de gare
Noir, rideau, filet rouge sang et
Comprendre ce qui a déraillé pour cette belle brune
débarquée de Béthune dans la capitale humide d'Europe du Nord
Avec sa beauté qui prenait trop de place
Mais ma préférence et vous vous en doutez
Va à l'histoire des poissons-chats
La dissection pouvant être réduite à un
Effet de style
Comprendre les moustaches du poisson
La démarche liquide du chat
Délimiter l'intersection raisonnable entre espèces
Ou plutôt, oui ce sera bien mieux l'inventer
Le narrateur par respect pour la cause animale serait un
Zèbre amateur de thé
(ne perdons pas de vue la gare, même si c'est sa suppression qu'on annonce
- Et pour ceux qui jamais encore n'ont goûté aux charmes de mon pays j'explique
Le zèbre est assis dans la gare
Le zèbre boit la tasse
Vous le verrez, un jour, en arrivant)
En ce qui concerne La chute du British Muséum il n'y a évidemment plus grand chose à faire
Tout est écrit
Pour les hédonistes de Coxyde, par contre...
Le réquisitoire du procureur général est un modèle du genre
Les jurés exposés à des personnalités pleinement libres vivent des
crises existentielles et identitaires
La punition est exemplaire
(Dans une société sans imagination les inventeurs représentent un danger)
Au dernier moment, les hédonistes s'évadent en train jusqu'à la mer grise
Se jettent dans la mer à Coxyde
Plutôt crever que
Disparaître en prison
Choix de sa propre suppression
Le titre en tout cas est publié
La suppression de la gare de Bruxelles Midi, annoncée
Par email à 8:52
Et je pense
Grève de cheminots roman social
Métallos en bras de chemise réunions syndicales
Monde refait compromis illusions déçues
- Attends non pas du tout c'est plutôt
Capitalisme néolibéral
Désinvestissement structurel dans les infrastructures collectives
Lutte de tous contre tous
Des chacals longent les voies avec la faim du cuivre
Et au milieu passe une autoroute à péages
(Un bon gros suspense contemporain quoi)
- Ah non mais en fait pas du tout non plus, rien à voir même
- Non, rien à voir reprend l'accompagnateur de train comme s'il avait pu entendre mes pensées et quand il relève la tête de sous son képi je reconnais Thomas Kenisman
- La gare de Bruxelles Midi est supprimée de votre itinéraire, madame Genicot. Allons donc boire une bière dans le vieux Lille, en attendant la suite des événements ?
Je hoche la tête
En ramassant les livres que je n'ai pas encore écrits je pense
C'est fou
Il parle vraiment comme un
Personnage de roman
mercredi 30 novembre 2022
mardi 29 novembre 2022
Au festival Gratte-mondes avec les éditions Maelström
Un immense plaisir de retrouver les amis grenoblois pour un festival toujours chaleureux, porteur de rencontres et d'énergies, dans une belle atmosphère d'écoute. Au milieu de nombreux autres talents, pour cette édition consacrée à la Désobéissance, une délégation belge en force, avec David Giannoni, Jérémie Tholomé, et Dominique Massaut qui présente en soirée le magnifique duo "Cop27" avec Sabine Venaruzzo. Le zèbre de mon bookleg "Canicule" - pérégrination bruxelloise écrite intégralement à Grenoble - est très heureux d'être de la partie !
Photos : Maison de la Poésie Rhône-Alpes, Christine Duminy-Sauzeau, David Giannoni...
lundi 28 novembre 2022
Happiness store
Happiness store
L'écharpe tient ta solitude au chaud
L'écharpe et le pull et le manteau
Une manche achetée la deuxième gratuite
Un bras tendu vers toi l'autre au moindre prix
Les mendiants ne font pas de bonnes affaires
Ces temps-ci
Il y a des lueurs et des paillettes et des tintement de cloche
De vieilles mélodies sonnées tous les douze mois des paroles d'évangile
"Coupe ton manteau à cinquante pourcents
Et vends-le"
"Un tu l'auras vaut mieux que deux prêtés à taux variable "
"Et surtout, faites de vos marchés des maisons de prière "
A ces mots tous s'agenouillent pour
Lire les étiquettes sur les rayons du bas
Maintenant le jour tombe et
Ne tombe pas
Les cartes de crédit sont la nuit mosaïque
Et les enseignes, des astres pulsatiles
Tu relèves ton col fermes les yeux
Des rennes d'enfance défilent et la neige tombe sur chidakash
Noir dehors blanc dedans
Image vraie à la jonction des paupières
Tu rouvres l'objectif
Neuf mille pixels offerts pour chaque capture
Provisoire de la réalité
A l'intérieur la neige est douce et synthétique
Dehors le soleil brille brille brille
Le collier de fleurs en tissu tient ta
Solitude au chaud
La prend à la gorge et sentant à peine la délicieuse pression du j'y peux rien sur ton larynx tu t'enivres des
Parfums du bonheur
Les mendiants dorment sans couverture de quoi se plaint-on
A bien y entendre, de rien
Certaines fragrances paralysent la langue
Un mot ravalé une phrase de révolte offerte
Recyclage garanti dans la prochaine réclame
Et pourtant des sourires
Et pourtant de l'amour
Et pourtant des baisers fougueux
Et pourtant des intentions pures
Et pourtant de la petite monnaie
Et pourtant
Le froid appelle le chaud
Tes mains sur la tasse de chocolat, ton front brûlant sur la paroi de verre, la buée du souffle sur la vitrine miroir de la rue
La larme sur ta joue de cire
Tu es ce cœur battant ce cœur-ci dans ce monde-ci
Tu sais l'unicité des choses
Tu sais la valeur de chaque battement
De chaque main effleurée
De chaque étreinte
Tu sais
"Un monde acheté un monde offert"
"Un monde acheté un monde offert"
"Un monde acheté
Un monde offert"
Tu sais
Reconnaître les fausses promesses
Tu ouvres le rideau de la rue marchande
T'engouffres dans les coulisses du monde
Tu presses le pas
Tu as rendez-vous
mercredi 23 novembre 2022
jeudi 3 novembre 2022
Performance unique poétique - à Lyon - le 22 novembre à 19h30
On se (re)voit très vite
Performance unique poétique
22 novembre 2022 • 19H30
Entrée libre • réservation obligatoire à cie.prosopopee@gmail.com
Lyon 4e • En appartement • Adresse dévoilée sur réservation
"On se (re)voit très vite" est la deuxième édition - avec variation de protocole - de la performance "On se voit très vite" qui a eu lieu à Lyon le 6 juin 2022. Cette performance avait vu se rencontrer pour la première fois, dans une création inédite en direct, quatre autrices et une lectrice, trois poétesses et deux théâtreuses, quatre Lyonnaises et une Bruxelloise : bref, cinq femmes. Cette fois-ci, elles seront quatre. Que va-t-il se passer ? Que va-t-il se créer ?
SAMANTHA BARENDSON
FANY BUY
GENEVIEVE GENICOT
PAULINE PICOT
Quand on se revoit, qu'est-ce qui se passe ?
Ce n'est jamais vraiment la même chose.
C'est pareil, mais c'est différent.
22 novembre 2022 • 19H30 • Lyon 4e • En appartement
Adresse dévoilée sur réservation
mercredi 2 novembre 2022
Atelier créatif & militant sur le campus de Grenoble le 29 novembre
Suite au colloque-action des 23-24 mars 2022, et au premier atelier qui s'est tenu avec succès le 8 juin dernier, Geneviève Genicot proposera pour le collectif Et maintenant on fait quoi? un nouvel atelier créatif et militant
AVEC DES MOTS CHOISIS
Interroger son langage professionnel à l'université, pour se le réapproprier
Mardi 29 novembre 14-17h sur le campus
Une forme primordiale de liberté, et d'action sur le monde, est d'employer les mots qui expriment notre réalité et nos émotions, y compris au travail. La communication professionnelle et administrative échangée dans le cadre universitaire, qu'elle soit orale, écrite, électronique, peut provoquer des frustrations, voire une dissonance cognitive entre le langage utilisé et le vécu professionnel.
Cet atelier propose de décaper le langage professionnel quotidien pour se le réapproprier dans une perspective de lutte. A partir des agacements quotidiens du langage, nous pratiquerons notamment le détournement, avec pour objectif de créer un répertoire critique, mobilisable dans un maximum de contextes.
S'appuyant sur cette exploration des émotions et du langage au travail, les participants pourront notamment s'engager dans l'écriture d'une Lettre d'amour à l'université, dans le cadre de la grande collecte "101 lettres d'amour à l'université" qui se clôturera le 10 décembre (voir ci-dessous). Ces lettres, anonymes ou signées, au choix des auteurs, feront l'objet d'une demi-journée de partage et de lecture, le 17 janvier après-midi. En les diffusant, nous espérons affirmer ce qui est au cœur (littéralement) des métiers universitaires.
N'hésitez pas à diffuser.
Prérequis : aucun ! Cet atelier s'adresse à tous ceux qui, à l'université, se sentent empêchés dans leur langage professionnel au quotidien.
Votre animatrice : Geneviève Genicot. Docteure en Sciences politiques de l'IEP de Grenoble, titulaire de Masters en Langues et Littératures romanes et en Relations internationales de l'UCL (Belgique), Geneviève a soutenu avec les félicitations du jury une thèse sur les stratégies de lutte étudiantes face aux réformes de l'enseignement supérieur qui ont eu lieu parallèlement en Belgique, France, Italie et Portugal, sur la période 1999-2005. Après avoir enseigné des disciplines sociologiques et littéraires dans le cadre universitaire, elle s'engage autrement et fonde Ici/Ailleurs Compagnie pour proposer un regard critique sur le monde par le truchement de l'écriture de fiction, poésie, théâtre, et de la peinture. Vous pouvez découvrir ses projets et publications sur http://iciailleurscompagnie.
Pratique :
Mardi 29 novembre, 14-17h, sur le campus, salle précisée ultérieurement
Infos & inscriptions : genevieve.genicot@gmail.com ou lettresamour-univ@framalistes.org
* * *
Un atelier dans le cadre de la collecte de lettres
"101 lettres d'amour à l'université"
Inscription à :
Articles (Atom)